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L’injection d’acide hyaluronique pour la poitrine : pratique interdite en France

Seringue d'acide hyaluronique

Vous souhaitez augmenter le volume de votre poitrine ? Contrairement aux implants mammaires et au lipofilling, l’acide hyaluronique ne pourra pas vous être proposé pour repulper votre décolleté. En effet, depuis 2011, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a interdit aux chirurgiens plasticiens la pratique d’augmentation mammaire par injections d’acide hyaluronique. Pourquoi cette pratique est-elle dangereuse ? Quelle alternative aux injections d’acide hyaluronique pour augmenter le volume de la poitrine.

Qu’est-ce que l’acide hyaluronique ?

L’acide hyaluronique est un composant naturel présent dans le tissu conjonctif et ayant pour rôle de soutenir et de protéger les autres tissus du corps. On le retrouve dans différents tissus tels que la peau, mais également le liquide synovial des articulations et l’humeur vitrée de l’œil.

Capable de retenir jusqu’à 1000 fois son poids en eau, l’acide hyaluronique a pour rôle premier de maintenir le niveau d’hydratation dans la peau. En médecine esthétique, l’injection d’acide hyaluronique réticulé est réalisée pour combler ou augmenter des volumes. Jusqu’en 2011, ce composant était utilisé pour augmenter le volume mammaire. Cette pratique est désormais interdite.

En quoi consistait l’injection d’acide hyaluronique dans la poitrine ?

Les injections d’acide hyaluronique dans la poitrine permettaient d’augmenter et de repulper le décolleté sans pose de prothèses mammaires, sans chirurgie et sans anesthésie générale. Fortement réticulé, c’est-à-dire composé de molécules uniques les unes aux autres, l’acide hyaluronique utilisé pour l’augmentation mammaire possédait des propriétés volumatrices efficaces.

Les injections d’acide hyaluronique dans la poitrine se déroulaient généralement en cabinet médical sous anesthésie locale. Elles étaient effectuées grâce à une micro canule de liposuccion insérée par une très fine incision située dans le sillon sous-mammaire, entre la glande et le muscle.

Résorbables, les injections d’acide hyaluronique permettaient d’augmenter d’une taille de bonnet supplémentaire de manière temporaire. Le geste devait être renouvelé tous les ans afin de maintenir les résultats.

Injection d’acide hyaluronique dans la poitrine : pourquoi est-ce interdit ?

Aujourd’hui, les injections d’acide hyaluronique constituent une pratique illégale sur le sol français. Cette décision, prise en août 2011 par l’Afssaps, fait suite à une étude mettant en évidence « des risques de perturbation des clichés d’imagerie et de difficultés de palpation des seins lors d’examens cliniques ». En effet, les injections d’acide hyaluronique dans la poitrine fausseraient les radios, les scanners et les IRM réalisés dans le cadre du dépistage du cancer du sein. L’organisme ajoute que « les perturbations qui en découlent, à la fois sur la palpation et l’interprétation des examens d’imagerie, sont susceptibles d’engendrer un retard de dépistage ou de diagnostic des pathologies mammaires ».

Pour les patientes ayant reçu de l’acide hyaluronique dans la poitrine avant l’interdiction, l’Afssaps précise qu’elles ne sont pas sujettes à un suivi médical autre que celui prévu par leur praticien. Néanmoins, au moment de réaliser des examens de dépistage du cancer du sein, il est recommandé de l’indiquer au radiologue en précisant la date des injections.

Bon à savoir : l’interdiction des injections d’acide hyaluronique dans la poitrine ne remet en rien en cause l’utilisation de ce type de produits dans d’autres parties du corps (visage, fesses, mollets, comblement des rides, etc.). Seule l’augmentation mammaire à visée esthétique a mis en évidence des risques dus à la perturbation des clichés d’imagerie et aux difficultés de palpation des seins lors d’examens de dépistage et de diagnostic de pathologies mammaires, et notamment des cancers.

Comment augmenter le volume de sa poitrine ?

L’augmentation mammaire a pour objectif de faire grossir le volume de la poitrine. Le souhait d’avoir une poitrine plus volumineuse et plus galbée peut intervenir à tout moment de la vie d’une femme. Si cette démarche peut être uniquement esthétique, elle peut également être réalisée dans le cadre d’une reconstruction mammaire, après une ablation notamment.

Pour augmenter le volume de la poitrine, d’autres techniques que les injections d’acide hyaluronique, existent. C’est notamment le cas de l’augmentation mammaire par prothèse ou par lipofilling.

L’augmentation mammaire par prothèses

L’augmentation mammaire par prothèses est une intervention chirurgicale sûre et éprouvée qui permet d’augmenter le volume des seins par l’intermédiaire d’implants mammaires insérés au niveau de la poitrine. L’intervention consiste à regalber la poitrine en mettant en place un implant mammaire. Les implants mammaires, le plus souvent en gel de silicone, sont placés soit devant le muscle pectoral, soit derrière le muscle pectoral. De plus en plus, l’augmentation mammaire par prothèse est réalisée en dual plan.

Le dual plan est une technique récente qui associe à la fois la position rétromusculaire et la position prémusculaire. Ce procédé permet d’obtenir un résultat naturel et des suites opératoires moins douloureuses. La technique de dual plan possède également l’avantage de créer moins d’écart entre les seins et de susciter moins de gêne au sport. Le dual plan entraine également moins de déformations du sein avec les contractions du muscle pectoral et de donner un aspect plus naturel au sein. Le vieillissement de la poitrine est plus harmonieux, et les contours de la prothèse sont moins visibles au niveau du décolleté.

L’augmentation mammaire par lipofilling

L’augmentation mammaire par lipofilling est une technique d’augmentation de la poitrine qui combine la lipoaspiration et l’augmentation du volume de la poitrine. En effet, cette intervention de chirurgie mammaire consiste à prélever de la graisse par lipoaspiration pour la réinjecter dans la poitrine. La graisse peut être prélevée au niveau de l’abdomen, des flancs, du dos, de la culotte de cheval, des cuisses ou encore de fesses. Le prélèvement de la graisse s’effectue au moyen de petites canules insérées directement dans la zone présentant un excès de graisse. Avant d’être réinjectée dans la poitrine, la graisse prélevée est purifiée par filtrage ou centrifugation. L’injection de la graisse dans la poitrine s’effectue à différents endroits et différentes profondeurs.

Le lipofilling est une technique 100% naturelle ne nécessite pas l’intégration d’un corps étranger dans l’organisme. Sauf en cas de perte de poids importante, le résultat est définitif et stable dans le temps. Le sein reste souple à la palpation et il n’y a pas de cicatrice visible.

Contrairement aux injections d’acide hyaluronique dans la poitrine, l’injection de graisse autologue ne représente pas un frein au dépistage du cancer du sein. Si le risque de confondre les calcifications mammaires liées à un cancer du sein avec celles liées au lipofilling a longtemps amené à s’interroger sur cette pratique, à ce jour, aucune scientifique ne remet en cause sa sécurité. De plus, les calcifications mammaires restent facilement identifiables lorsqu’elles sont observées par un radiologue expérimenté.

L’augmentation mammaire composite

L’augmentation mammaire composite vise à mettre en place une prothèse mammaire et à cacher ses contours en injectant de la graisse. Cette technique permet d’obtenir un résultat très naturel en améliorant la forme des seins. Ce type d’intervention est particulièrement indiqué aux patientes souhaitant profiter des avantages de la pose de prothèses mammaires et du lipofilling mammaire. Elle permet d’augmenter le volume de la poitrine et de regalber le décolleté durablement. Elle est également idéale pour les patientes souhaitant associer une augmentation de la poitrine à une liposuccion.

À propos

Le Docteur Vincent Masson est chirurgien plasticien, titulaire du DESC de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, médaille d’or de chirurgie des hôpitaux de Paris, ancien chef de clinique et attaché à l’hôpital Saint Louis.

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