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Carcinome spinocellulaire

Également appelé carcinome épidermoïde, le carcinome spinocellulaire touche principalement les sujets âgés. L’exposition au soleil, les cicatrices anciennes, les lésions locales précancéreuses ainsi que l’immunosuppression, les toxiques, les maladies génétiques et le tabac jouent un rôle majeur dans le développement du carcinome spinocellulaire.

Carcinome spinocellulaire : définition

Le carcinome est le cancer humain le plus fréquent. Cette maladie de la peau diffère du mélanome. Contrairement aux mélanomes qui  se développent à partir des mélanocytes, qui sont les cellules pigmentaires de la peau, les carcinomes se développent à partir des kératinocytes, qui correspondent aux cellules de la peau.

Les carcinomes spinocellulaires peuvent apparaître partout sur le corps. Dans la majorité des cas, ils apparaissent sur les zones fréquemment exposées au soleil et peuvent notamment toucher :

  • les muqueuses et les lèvres ;
  • le visage (le carcinome spinocellulaire sur le nez et le carcinome spinocellulaire sur l’oreille sont les plus fréquents) ;
  • le cou et la nuque ;
  • le crâne, notamment lorsqu’il est chauve ;
  • le dos des mains ;
  • les bras et les jambes.

Le carcinome spinocellulaire a tendance à disséminer, c’est-à-dire à donner des métastases ganglionnaires et viscérales. Les lésions sont souvent ulcérées et bourgeonnantes.

Carcinome spinocellulaire et carcinome basocellulaire : quelles différences ?

Les carcinomes basocellulaires et les carcinomes spinocellulaires sont deux types de cancers se développant  à partir de cellules épineuses, responsables de la formation de la kératine. La différence entre le carcinome basocellulaire et le spinocellulaire réside dans leur pronostic et la manière qu’ils ont de se comporter :

  • Les carcinomes basocellulaires : ils sont les cancers cutanés les plus répandus. Les carcinomes basocellulaires existent en plusieurs formes, à savoir superficiel, nodulaire et sclérodermiforme. Ces carcinomes restent superficiels et n’entraînent jamais de métastases. Contrairement au carcinome spinocellulaire, le carcinome basocellulaire se développe plutôt en cas d’expositions solaires brutales et répétées. Le traitement de ce type de carcinome consiste principalement en une chirurgie d’exérèse.
  • Les carcinomes spinocellulaires : ils sont en moyenne 4 fois moins fréquents que les carcinomes basocellulaires. Toutefois, les carcinomes spinocellulaires peuvent provoquer des métastases ganglionnaires ou parfois pulmonaires.

Bien qu’il existe une différence entre le carcinome basocellulaire et le spinocellulaire, des points communs existent. En effet, les deux types de carcinomes se développent avec l’âge (à partir de 50 ans pour le basocellulaire, et 60-65 ans pour les carcinomes spinocellulaires). Aussi, les deux cancers cutanés touchent aussi bien les hommes que les femmes, même si les hommes sont le plus souvent concernés.

Quels sont les facteurs de risque du carcinome spinocellulaire ?

Le facteur de risque le plus important et contre lequel on peut lutter le plus facilement est l’exposition aux UV. En effet, le carcinome spinocellulaire sur la peau se développe généralement chez les personnes qui ont été exposées au soleil de façon chronique et prolongée tout au long de leur vie. C’est notamment le cas des personnes travaillant en extérieur telles que les agriculteurs, des professeurs de sports nautiques, les travailleurs dans le bâtiment ou sur les routes.

Les rayons UV du soleil peuvent provoquer des anomalies au niveau du noyau des kératinocytes et aboutir à la cancérisation de la cellule. Avec l’âge, l’organisme répare moins bien ces lésions. C’est pourquoi ces cancers de la peau se développent plus tardivement, généralement après 50 ans.

Plusieurs autres facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un carcinome spinocellulaire :

  • Le phototype : le phototype d’un patient joue un rôle important. Les individus ayant le plus de risques d’être atteints par le carcinome ont la peau claire, les yeux clairs et les cheveux clairs.
  • La génétique : les antécédents familiaux de carcinome font également partie des facteurs de risque.
  • Les dommages cutanés : le carcinome peut se développer à un endroit où la peau a été endommagée par les rayons X ou par des ulcères, des brûlures ou des plaies chroniques persistantes.
  • Le tabac : le tabac est un facteur important favorisant l’ apparition de carcinomes spinocellulaires de la lèvre.
  • Les virus de type papillomavirus humains : certaines infections liées aux virus de type papillomavirus humains pourraient être à l’origine de carcinomes spinocellulaires, en particulier au niveau des muqueuses génitales et chez les personnes immunodéprimées.

En prévention, il est indispensable de protéger sa peau de rayons UV, qu’ils soient naturels ou artificiels, comme ceux des cabines de bronzage. L’application d’une protection solaire adaptée au phototype de la peau constitue le premier geste de prévention. Pour prévenir le développement d’un carcinome spinocellulaire, examinez votre peau régulièrement et signalez tout changement à votre médecin ou à spécialiste en dermatologie.

Comment reconnaître un carcinome spinocellulaire ?

L’apparence du carcinome spinocellulaire dépend de la zone sur laquelle il se développe et de son étendue. De manière générale, on reconnaît ce type de carcinome par sa forme de petit bouton rose ou rouge, recouvert d’une croûte squameuse. Lorsque la croûte se détache, une lésion ulcéreuse apparaît, et les bords gonflent et ont tendance à saigner fréquemment. Dans certains cas, plutôt rares, il peut prendre l’aspect d’un nodule. S’il est localisé sur lèvres, le carcinome spinocellulaire peut se présenter sous la forme d’une tache blanche écaillée qui a tendance à grossir peu à peu.

Le carcinome spinocellulaire peut apparaître n’importe où sur le corps. Toutefois, il est recommandé de surveiller les endroits exposés au soleil comme la tête, le visage, le cou, les épaules et les extrémités telles que les bras, les jambes, le dos et les mains.

Toute lésion cutanée doit être montrée à un médecin ou à dermatologue. Seul un professionnel de la santé pourra poser un diagnostic et diriger le patient vers une prise en charge adaptée.

Carcinome spinocellulaire : quels examens ?

Pour dépister un carcinome spinocellulaire à Paris, le dermatologue effectue un examen clinique approfondi aidé d’un dermoscope. Cette loupe médicale permet de faire le diagnostic de carcinome spinocellulaire et parfois de son sous-type histologique.

Le diagnostic est complété par l’analyse au microscope d’un échantillon de la tumeur obtenu par une biopsie cutanée. Elle est réalisée par le dermatologue et envoyée à un laboratoire d’anatomopathologie.

Un bilan d’extension (radiographie, échographie, et scanner) est souvent nécessaire pour rechercher une lésion métastatique. Dans le cas d’un carcinome spinocellulaire, analyser les ganglions lymphatiques de drainage sera nécessaire. Le médecin réalisera également un examen clinique approfondi ainsi qu’une échographie pour rechercher une éventuelle atteinte des ganglions.

Comment soigner un carcinome spinocellulaire ?

Le carcinome spinocellulaire a un pronostic de guérison très bon. Lorsqu’il est détecté tôt et traité rapidement, il est presque toujours possible de guérir le carcinome spinocellulaire. Toutefois, le pronostic est moins sûr dès lors que les ganglions sont touchés par les métastases.

Le traitement dépend de l’âge des patients, de ses antécédents médicaux et de la nature de la tumeur.

Dans la plupart des cas, les traitements reposent sur la chirurgie, parfois la radiothérapie et la chimiothérapie. Les autres types de traitements sont généralement réservés à des formes de tumeurs particulières. De nombreuses techniques chirurgicales sont possibles et consistent dans tous les cas à :

  • Retirer la tumeur avec des marges de sécurité afin de prévenir la récidive. Cette marge va de 5 mm à 10 mm voire 20 mm. En prenant cette précaution, le professionnel de la médecine contribue à diminuer le risque de récidive en supprimant de potentielles cellules anormales ou cancéreuses qui se trouveraient en périphérie de la lésion. Ce geste chirurgical est généralement réalisé par un médecin connaissant bien les tumeurs et la chirurgie cutanée, un dermatologue ou un chirurgien plasticien notamment.
  • Retirer d’éventuels ganglions métastatiques. En effet, le curage ganglionnaire est envisagé lors de la présence de métastases ganglionnaires.
  • La radiothérapie est proposée si l’intervention chirurgicale n’est pas possible. C’est notamment le cas lorsqu’on observe une atteinte ganglionnaire ou lorsqu’on s’inquiète de la récidive d’un carcinome spinocellulaire.
  • Couvrir la perte de substance induite. Le rôle du chirurgien plasticien est alors majeur, car la reconstruction fait appel aux techniques d’exérèse suture, aux greffes de peau et parfois aux lambeaux.

Dans le cas d’un carcinome spinocellulaire avec métastase, une chimiothérapie complémentaire pourra être nécessaire. Certains carcinomes spinocellulaires de moindre malignité peuvent aussi être traités avec des médicaments en application cutanée.

Comment se passe la reconstruction après le traitement ?

Si les lésions de l’épiderme sont légères, le médecin pratiquant l’intervention sur le carcinome spinocellulaire à Paris procédera généralement à une simple suture, permettant une cicatrisation rapide et limitant le préjudice esthétique. Toutefois, pour des lésions étendues, il sera nécessaire d’avoir recours à une chirurgie réparatrice de la peau. Après l’opération du carcinome spinocellulaire à Paris, des lambeaux cutanés ou la greffe de peau pourront limiter l’impact esthétique.

À propos

Le Docteur Vincent Masson est chirurgien plasticien, titulaire du DESC de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, médaille d’or de chirurgie des hôpitaux de Paris, ancien chef de clinique et attaché à l’hôpital Saint Louis.

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