Chirurgie du clitoris ou clitoridoplastie
L’hypertrophie du clitoris (clitoridomégalie) peut être d’origine tumorale, endocrinienne, malformative, iatrogène ou congénitale. Extrêmement gênante dans certains cas (j’ai opéré plusieurs cas où le clitoris mesurait plus de 8 cm), une intervention chirurgicale spécialisée peut être envisagée, dont les suites opératoires sont relativement simples et les résultats souvent excellents bien que comme toute opération même mineure reste une opération avec son lot de complications et d’aléa.
La reconstruction du clitoris est elle envisagée dans les cas de mutilation (excisions), le plus souvent d’origine ethnique (plusieurs millions de cas par an…). Une grande variété de techniques chirurgicales est à notre disposition et fonction de la nature et de l’étendue des lésions constatées. Parfois le clitoris est simplement enfoui par suture du capuchon et il sera aisé de l’extérioriser de nouveau, parfois une réelle section de la portion distale a été réalisée et il convient de faire appel à des techniques plus complexes de reconstruction.
Enfin certaines demandes concernent les plasties de désenfouissement du clitoris (clitoris trop rentré ou recouvert par les petites lèvres) pour des raisons esthétiques ou fonctionnelles. Une chirurgie est tout à fait possible dans la plupart des cas mais le Dr Masson met en garde les patientes sur le risque de problèmes sensitifs (problèmes de sensibilité) après une chirurgie du clitoris.
Les hypertrophies du clitoris sont souvent dues en pratique clinique quotidienne à la prise de stéroides ou corticostéroides dans un contexte de musculation excessive (prescriptions strictement interdites) qui entraînent un développement pathologique de l’organe sans retour en arrière à l’arrêt des traitements.
Souvent une alternative intéressante consiste à réaliser une plastie de la muqueuse qui recouvre le clitoris tout simplement (plastie du capuchon du clitoris) à la manière d’une nymphoplastie. Ces interventions restent très spécialisées et il convient de consulter avant toute éventuelle intervention tant les cas sont différents. Dans tous les cas le problème de la sensibilité et évoqué car aucune technique chirurgicale fiable ne permet de redonner une sensibilité à cet endroit. Certains cas sont malheureusement au delà de toute intervention chirurgicale raisonnable ou possible. La chirurgie d’exérèse clitoridienne pour convenance personnelle n’est jamais réalisée bien entendu.
Certains interventions peuvent être prises en charge en partie par l’assurance maladie, les interventions pour convenance personnelle jamais. Le coût moyen de ces interventions est d’environ 4500 euros. Dans tous les cas une intervention se déroule sous anesthésie générale en clinique avec une hospitalisation de journée (chirurgie dite ambulatoire). Les suites sont marquées par quelques inconforts les premiers jours et surtout un gonflement inéluctable de la zone opéré pour 3 semaines en moyenne ce qui limite les activités sportives mais n’empêche pas la réalisation de la majorité des professions. Il n’y a quasiment jamais de fils de suture à retirer car dans cette zone les fils utilisés sont résorbables.
La première étape en cas de gène est de consulter un gynécologue et ou chirurgien plasticien habitué et formé à ces opérations afin de définir quelle stratégie thérapeutique est éventuellement adaptée. La consultation est toujours un instant gênant que l’on repousse souvent car évoquer ses problèmes intimes n’est jamais aisé et souvent vécu comme une honte mais le praticien n’est pas là pour juger mais accompagner les patientes dans leur projet médical.